Ces deux petits livres publiés en 1909, témoignent de deux regards sur la condition paysanne dans les années 1900. Amédée Dunois (1878-1945), journaliste proche de la mouvance syndicaliste révolutionnaire, donne une enquête sur la constitution de la Fédération syndicale des bûcherons, à l’origine d’un vaste mouvement social considéré comme le réveil des métiers de la terre contre l’exploitation dont ils étaient victimes. Ce mouvement se développa sur la région Centre et rayonna rapidement sur tout le territoire. Émile Guillaumin (1873-1951), petit cultivateur de l’Allier, eut une action centrée sur son département. Il anima une revue syndicale durant sept ans, après avoir été l’auteur de la Vie d’un simple, roman qui dénonçait l’état de servage auquel semblaient être condamnés les métayers, ces locataires non salariés à la merci des grands propriétaires fonciers. Les luttes rapportées par Dunois ou menées par Guillaumin n’eurent qu’un but, l’accession des paysans aux mêmes statuts et droits sociaux que ceux des autres branches d’activité. Pour cela leur meilleure arme fut la pédagogie, par la propagande solide et efficace de la CGT et les exemples empruntés au quotidien, transcendés par la plume directe et impartiale de Guillaumin.



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