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PROLOGUE APOLOGÉTIQUE
Page V du premier tome.
[…] tout ce que va
raconter le vieux collectionneur,
bonhomme nullement médisant, et ami du
prochain, a été vu, entendu ou vécu par lui.
Dès qu'un de ses racontars lui paraît friser
l'invraisemblance, vite ! un autographe à
l'appui ; avec l'autorisation du signataire,
bien entendu, à moins qu'il n'ait perdu "la
joie de vivre".
[…] Sur ce Mesdames,
l'auteur plus toqué de vous (hélas!) que des
raretés les plus exquises, baise
amoureusement qui daigneront feuilleter,
pour ses belles images, cette suite du
"Voyage dans un grenier", et saluant trois
fois à la mode maçonnique, Messieurs vos
maris, il prie humblement lectrices et
lecteurs d'excuser la gravité et la longueur
de cette préface, trop didactique et trop
sérieuse, que sa naïveté bien connue a jugé
indispensable.
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Note (mai 2022)
Les dernières lignes de
l'extrait ci-dessus nous donnent
l'occasion de rappeler que Charles Cousin
était franc-maçon, tout comme Littré —
oui, l'auteur du Dictionnaire, protégé par
Charles Cousin qui avait, lui, un
haut grade puisqu'il fut président de la
loge "La Clémente Amitié" du Grand Orient
de France.
Page 71 du premier tome, Cousin donne un
portrait du franc-maçon Alexandre Massol
(1805-1875) qui appartenait à la loge
"Renaissance d'Hiram" du Grand Orient de
France, et prônait une morale universelle,
indépendante de toute religion.
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Ci-dessous, une autre image donnée en face de la page
48, pour le simple plaisir de l'image, semble-t-il,
sans référence à qui ou à quoi que ce soit.
Les deux livres abondent en illustrations, le
collectionneur Charles Cousin (1822-1894) qui s'était
baptisé le Toqué, voulait montrer des images au lieu
de décrire livres ou objets collectionnés par des
phrases. On lit, page XVI du
premier tome, que c'est "au hasard que le Toqué a semé
ses images, sauce agréable d'un médiocre poisson […]
N'attends de sa paresse, très cher curieux, aucune
classification raisonnée des modestes bibelots que
reproduisent ces images." Page 292 du premier tome, il
écrit, par ironie : "seize pages de suite sans une
image : n'est-ce pas trop, ami lecteur ?" mais
pour lui ce n'était pas trop, bien au contraire.
Page 330, toujours au premier tome, il cherche à
convaincre Madame*** de regarder une nouvelle fois les
images qu'il a mis tant de soin à offrir au lecteur —
qui doit cesser de lire pour regarder. "Quand un livre
inconnu vous tombe sous la main, vous l'ouvrez
d'abord, je le sais, tout à la fin. Puis, selon
l'impression que vous laisse ce premier coup d'œil,
vous coupez le volume – ou le mettez impitoyablement
au rancart. Exploitant à mon profit cette toquade bien
féminine, j'annexe à mon dernier feuillet une image
affriolante qui, peut-être, vous engagera à remonter,
pour regarder les autres, le cours de ce bouquin."
Voici l'affriolante image, suivie d'un
cul-de-lampe pris dans le premier volume des Racontars
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