ÉDITIONS PLEIN CHANT

AJOUTS

Octobre 2020










                                           



Omniprésence de la statistique

Donc des chiffres
et au dix-neuvième siècle déjà !



         


           







Albéric Second, au premier tome de La Comédie parisienne (Paris, 1857, t. I, pp. 133-134) jugeait la statistique de son temps.




   





















Je ne crois pas qu'il y ait une science aussi navrante que la statistique.
Étant données mille créatures humaines, la statistique nous enseigne combien il existe
D'hommes bossus,
De banqueroutiers frauduleux,
De femmes coquettes,

D'avocats bavards,

D'enfants naturels,

D'auteurs sifflés,

D'épiciers voleurs,

D'escompteurs condamnés pour usure,  

De boursiers ruinés,

De sous-préfets appelés à d'autres fonctions,

De compositeurs sans inspiration,

De comédiens sans talent,

Et de ténors sans voix.

Observez qu'un faiseur de statistiques ne s'amusera jamais à dénombrer les choses bonnes et vertueuses, les faits honorables, les actions méritoires.

Toute son attention, tous ses soins, tous ses calculs sont absorbés par les faits douloureux, par les actions punissables, par les choses affligeantes.

Les faiseurs de statistique ressemblent aux petits mendiants du grand peintre Murillo.

Leur existence s'écoule à chercher, d'un doigt agile et d'un œil de lynx, la vermine de l'humanité.



   








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