Éditions PLEIN CHANT
Apostilles




Notule sur Léon-Paul Fargue et les points de suspension


       

À chacun ses manies : Léon-Paul Fargue, c'était deux points de suspension, et non pas trois. En 1911, il va voir Gide pour préparer avec lui la publication de poèmes dans La Nouvelle Revue Française. 
« il ne veut pas me mettre deux points de suspension au lieu de trois. Je lui dis que : trop de points de suspension et autres, ça me fait l’effet de petits pois dont on perd beaucoup en les écossant » (lettre à Valery Larbaud, 13. 2. 11, in L.-P. Fargue. V. Larbaud, Correspondance 1910-1946, Gallimard, 1971, p. 51).
Gide ne se laissa pas convaincre, mais Fargue persista dans son horreur des petits pois.
Commentaire de Théophile Alajouanine, qui a établi et annoté la correspondance Fargue-
Larbaud : « on pourrait s’amuser à compter dans Poëmes (1912) [l’édition de librairie où parurent les poèmes soumis à Gide] le nombre de fois où la consigne n’a pas été suivie » (p. 319).

En 2004 Francis Giraudet trouvera  pour un de ses livres publiés dans la collection La Tête Reposée de Plein Chant, un éditeur-imprimeur plus compréhensif que Gide et les nombreux typographes horrifiés devant les deux points de suspension de Léon-Paul Fargue.



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