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Charles Nodier a édité en 1825 et avec
l’éditeur Nicolas Delangle Diverses petites
poésies du chevalier d’Aceilly, dans la jolie Collection
des petits classiques français, un ouvrage imprimé à 500
exemplaires avec les caractères de Jules Didot Aîné,
« aux frais et par les soins de Charles Nodier
et N. Delangle ». Le chevalier d’Aceilly
(1604-1673 ; de Cailly de son nom), poète à la
cour de Louis XIV, admirateur de Colbert, était
passé de mode, alors qu’en son temps et jusqu'au
milieu du XVIIIe siècle,
il avait été lu avec plaisir pour ses épigrammes. Le
premier recueil de ses poésies parut en 1667 à
Paris, chez André
Cramoisy, Au sacrifice d'Abraham, rue Saint-Jacques, sous
le titre : Diverses petites poésies du
chevalier d'Aceilly.
Les poésies reparurent dans le Recueil de pièces
galantes, en prose et en vers de Mme la Comtesse de
La Suze et de M. Pélisson, puis rien, les
oubliettes. Les rares bibliophiles à posséder un
exemplaire de la première édition de 1667 avaient
entre les mains et sous les yeux un ouvrage sans
couverture. Nodier a raconté l’histoire de ce livre
mutilé dans Description raisonnée d’une
jolie collection de livres (Nouveaux Mélanges tirés
d’une petite bibliothèque). Paris, J. Techener,
Libraire, 1844, p. 207, n° 525. On lisait, sur la couverture : « Et
se donnent [les poésies] au Palais ».
Nodier commenta : « soit qu’un scrupule
aristocratique fît répugner de Cailly à être vendu,
soit qu’il eût adopté à plaisir cette manière de
parler, parce qu’elle lui fournissoit une ou deux
épigrammes de plus ; mais il paroît que les
chalands de Cramoisy eurent la malice de la prendre
au pied de la lettre. Il est à présumer que le
libraire, dans son juste dépit, retrancha des
exemplaires qui lui restoient le frontispice
malencontreux. C’est du moins dans cet état de
mutilation qu’ils se présentent ordinairement dans
les ventes. » Nodier lui aussi retrancha quelque
chose au chevalier poète – il ne s’agissait plus de
papier, mais de texte – car il a négligé des
poésies, les unes jugées trop faibles, les autres
trop libres.
On donne ici, après deux pages du recueil dans la
Collection des petits classiques françois, deux de
ces épigrammes écartées.
Note : dans
le fleuron, plus bas, emprunté à l'édition de Nodier
et Delangle, lire les initiales C.D. (Charles
Nodier) et N. D. (Nicolas Delangle).
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