Éditions PLEIN CHANT

M a r g i n a l i a

 
8 janvier 2017



La pollution de l'air

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Trois règlemens importans pour la salubrité de l’air à Paris, et dans les autres villes.

Je voudrois que l’on ordonnât incessamment ces trois choses :

1. Oter les cimetières de Paris et autres villes du royaume. Donner aux paroisses un champ subdivisé par de petites murailles, dehors les villes et dans les terrains adjacens. Là, on brûlerait les corps morts avec de la chaux, de façon qu’il en restât les os. On les enterreroit, et ceux qui seroient curieux des reliques de famille les mettroient dans des coffrets, et dans leurs chapelles, s’ils en avoient.
2. On mettroit hors de la ville tous les hôpitaux, et surtout les hôtels-Dieu.
3. Idem pour les boucheries.
Ce qui contribueroit beaucoup à la salubrité de l’air, surtout dans les grandes villes comme Paris.



Le marquis d’Argenson (René-Louis de Voyer d’Argenson, 1694-1757) avait laissé de nombreux manuscrits dans les genres les plus divers et dans le plus total désordre, qui firent l’objet de plusieurs publications, chaque éditeur choisissant dans le monceau de pages ce qui lui plaisait. De l’édition qui parut de 1857 à 1858  à la Bibliothèque elzévirienne, en cinq volumes sous le titre Mémoires et Journal inédit du marquis d’Argenson, ministre des affaires étrangères sous Louis XV, on extrait, page 210 du cinquième tome, ce paragraphe : les préoccupations des gouvernements sur la pollution de l’air ne datent pas d’aujourd’hui !


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