Plein  Chant
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ISBN 2-85452-247-8 ISBN 2-85452-247-8
Grand chemin de la postérité (1)






  EN HAUT : Lamartine livré à ses méditations politiques, poétiques et catholiques,  Soulié [que] le diable emporte sur une haute montagne, Alfred de Vigny, Viennet, Monsieur Ancelot, Alphonse Karr nature.

  EN BAS : Hugo roi des Hugolâtres armé de sa bonne lame de Tolède et portant la bannière de Notre Dame de Paris, Théophile Gauthier (sic), Cassagnac Les Antillac, Francis Wey, Paul Fouché (sic), Eugène Sue, Alexandre Dumas le comte de la Méditerranée republiant les impressions de ses impressions de voyage, Balzac inventeur de la femme de trente ans, Gozlan tête et griffes de lion, Germain Delavigne écrasé par son frère Casimir, [on voit, derrière lui, Casimir, anonyme], Méry poète peu élégiaque, Madame Ancelot.


N o t i c e s


Ancelot (Marguerite Chardon, dame Virginie A.), 1792-1875. Collabora avec son mari à diverses pièces de théâtre, puis écrivit seule, à partir de 1835, pièces et romans. Date que semblerait contester la lithographie de Benjamin!

Ancelot (Jacques-Arsène-François-Polycarpe), 1794-1854. Dramaturge royaliste à ses débuts, quelque peu girouette par la suite, il donna des tragédies, des romans, des opéras. Après 1831 il se lança dans le vaudeville, en produisit plus de 50, seul ou en collaboration, et évidemment avec celle de son épouse, si l’on en croit Benjamin (et ses contemporains). Il fut élu à l’Académie française en 1841.

Balzac (Honoré de), 1799-1850. «Inventeur de la femme de trente ans»: la version définitive de ce roman est de 1834. Au moment où paraissait notre dépliant Balzac inventait la Comédie humaine (le plan date de 1842). La femme de trente ans y trouvera place dans la première partie (Études de mœurs) dans les Scènes de la vie privée.

Cassagnac (Bernard Granier de Cassagnac), 1806-1880. Journaliste et homme politique, d’abord champion du romantisme, il soutint la nécessité de l’esclavage. Il se rendit en 1840 dans les Îles d’où il rapporta un Voyage aux Antilles qui lui valut quelques duels plus ou moins truqués. Il se rallia à Guizot et à Napoléon III et fut alors continuellement réélu à la Chambre dans la peau d’un ultra-autoritaire de droite. Mais ceci est postérieur à 1842, l’année où parut la planche de Benjamin. La mention «Les Antillac» (Antilles), évoque le voyage aux Îles et fait allusion aux suspicions qui entourèrent longtemps son adoption d’une particule nobilière.

Delavigne (Germain), 1790-1868. Il fut vaudevilliste, collabora avec Scribe, laissa de nombreuses et fines comédies à succès mais dut à la gloire de son frère et à sa modestie de rester dans l’ombre. Ce que confirme clairement notre lithographie.

Dumas (Alexandre), 1802-1870. Les Impressions de voyage, publiées en 1834-1837en 5volumes furent suivies d’une douzaine d’autres récits de voyage, dont 6 avant1842. Dumas était alors connu pour ses tragédies (Antony, La tour de Nesles, Kean…) mais n’avait pas encore publié ses grands romans de cape et d’épée (Les Trois mousquetaires sont de 1844).

Fouché (Paul Foucher), 1810-1875. Littérateur et journaliste, beau-frère de Victor Hugo avec qui il écrivit sa première pièce en 1828. Il a abordé tous les genres: roman, nouvelle, drame, opéra, mais c’est le journaliste qui perdura dans les esprits du temps pour ses critiques dramatiques d’une grande justesse. On trouve la graphie Fouché en tête de certaines de ses pièces.

Gauthier (Théophile), 1811-1872. Cette graphie est courante à l’époque. Grand défenseur de l’Art pour l’Art, Gautier était alors connu comme poète, romancier (Les Jeune-France, Mademoiselle de Maupin) mais il est représenté ici en journaliste et critique théâtral. Les Émaux et Camées parurent dix ans plus tard, le Capitaine Fracasse, vingt ans…

Gozlan (Léon), 1803-1866. Romancier célèbre en son temps, il s’adonna sans succès, mais avec constance, au théâtre. Il fut aussi excellent journaliste. Plusieurs de ses ouvrages on été réédités ces trente ou quarante dernières années, comme œuvres d’un «petit romantique» (Balzac en pantoufles, Polydore Marasquin, Le notaire de Chantilly, etc.)

Hugo (Victor), 1802-1885. C’est Hugo poète et dramaturge qui mène ici son monde dans une croisade sous la bannière romantique, s’inspirant de Shakespeare pour affirmer que Le laid c’est le beau (Macbeth), mais l’allusion à Notre-Dame de Paris montre que Benjamin n’a pas oublié le romancier, lequel devait alors sa gloire à sa poésie et son théâtre: en dehors de Notre-Dame de Paris tous ses grands romans sont alors à paraître bien plus tard. Les Misérables sont de 1862, par exemple.

Karr (Alphonse), 1808-1890. Premiers essais dans le Figaro qu’il dirigea à partir de 1835. Sa verve caustique était devenue célèbre quand il créa les Guêpes (1839-49) - ce qui explique son corps de guêpe -, petite revue satirique souvent imitée qui lui valut en 1840 un coup de couteau de Louise Colet. Il a écrit un grand nombre de romans, quelques pièces de théâtre et des livres sur la nature et sur le jardinage qu’il pratiqua en grand, à Nice, jusqu’à sa mort.

Lamartine (Alphonse de), 1790-1869. Très célèbre dès 1820 grâce à ses Méditations poétiques, il fut l’un des premiers maîtres des Romantiques, d’où la position aérienne qui lui est faite ici, non sans quelque clin d’œil caustique à l’égard de l’aspect religieux de son œuvre et de l’argent alors récolté. Mais Lamartine, après bien des vicissitudes, mourra dans la pauvreté.

Méry (Joseph), 1798-1865. Poète, romancier, nouvelliste et écrivain satirique aux innombrables romans, la plupart publiés d’abord en feuilletons. Il fut journaliste dramatique, collaborateur de Nerval pour plusieurs pièces et auteur de nombreuses autres pièces, drames et opéras.

Soulié (Frédéric), 1800-1847. Romancier et auteur dramatique, ami de jeunesse de Casimir Delavigne et d’Alexandre Dumas, il débute par des pièces sifflées et écrit dans le Figaro. Le succès vint après 1830, mais c’est en 1837, avec les Mémoires du Diable, sans cesse réédités, qu’il connut la gloire. Il a été parfois présenté comme le précurseur sinon l’inspirateur d’Eugène Sue pour les Mystères de Paris.

Sue (Eugène), 1804-1857. Après des romans maritimes, genre alors nouveau, qui connurent un beau succès, il évolua vers des romans sociaux, voire socialistes, universellement connus comme les Mystères de Paris et Le Juif errant. De certains de ses livres il tira, en collaboration, des versions théâtrales.

Viennet (Jean-Pons-Guillaume), 1777-1868. Littérateur, fabuliste, dramaturge et homme politique, membre de l’Académie française, tête de Turc des républicains et des romantiques, néanmoins républicain de 1830, il avait lutté contre les Bourbons et les jésuites, mais avait rapidement rejoint les rangs de la réaction. Sa présence ici étonne.

Vigny (Alfred de), 1797-1863. Il fut un maître du Romantisme par ses poèmes dès 1822, puis par ses tragédies à partir de1826 (Cinq-Mars, Stello, Chatterton). Ses Poésies complètesparurent en 1841, à la veille de l’impression de notre fresque, dans laquelle il se trouve placé un peu en retrait. Sans doute l’était-il de l’actualité du moment…

Wey (Francis), 1812-1882. Élève de l’école des Chartes, il devint philologue, romancier, journaliste, voyageur, feuilletoniste (il inventa le principe du roman-feuilleton) à l’Artiste, au Globe, au Courrier français, au Musée des Familles, à la Revue de Paris, à la Presse, et fut l’un des tout premiers défenseurs par la plume de la photographie. Grand ami de ses compatriotes Nodier et Hugo, il le fut encore de Nerval. Enfin, il sera un temps président de la Société des Gens de Lettres.



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