Éditions PLEIN CHANT

Marginalia

Le Cousin Jacques, ou comment habiller ses brochures

Quatrième péritexte



ENVOI DE CE POEME

A M. de la Buisse, Professeur & Avocat à Douai,
qui avait disparu.

Où diable ! es-tu ? Quel climat te posséde ?
Depuis un an que je ne te vois plus,
A ma douleur je cherche un vain remede ;
Et, je m'épuise en regrets superflus.

Je sçais très-bien qu'aigri de ton silence,
J'aurais voulu, j'aurais dû t'oublier ;
Car, dieu-merci ! j'ai, durant ton absence,
Eu dans mon trou le temps de m'ennuyer.

Dieu m'est témoin qu'en tout cas, si je t'aime,
C'est mal-gré moi, j'en suis assez fâché,
Mais, comme on dit, se fait-on de soi-même ?
Et puis, t'aimer, est-ce un si grand péché ?

On a beau dire, un ami véritable,
Tel qu'autrefois tu me le paraissais,
(Es-tu changé ? c'est toi seul qui le sçais !)
Est un trésor !… un trésor impayable.

Mais, après-tout, quel que soit ton destin,
Pour t'égayer, je t'adresse ce livre ;
Heureux encor ! s'il suivait son chemin
Du domicile où le sort te fait vivre !



Marginalia | Le Cousin Jacques